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La Rose dans la vallée
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29 mai 2012

La « compassion » de Christine Lagarde et la spoliation du peuple grec

Elle aurait dû préciser qui était visé par ses propos : le salarié à 800 euros par mois, l’armateur grec que la Constitution et la loi dispensent de tout impôt, l’Eglise orthodoxe qui ne paie qu’un impôt dérisoire alors qu’elle est (de très loin) le premier propriétaire foncier du pays ? C’est bien  évidemment le salarié à  800 euros (ou moins)  que vise Madame Lagarde.  [...]

D’ailleurs l’UE a exigé que le Smic Grec descende de 750 euros à 584 euros et à 400 euros pour les jeunes… et n’a pas exigé que les armateurs et l’oligarchie se voit taxés et limités à 20 fois le Smic…

Christine Lagarde trouve normal que la faute des parents retombe sur leurs enfants (les enfants des armateurs, ceux des popes ?). Les parents ne paient pas d’impôts, il est logique que les enfants grecs soient privés de services publics. [...]

La Directrice générale du FMI ajoute que sa compassion va d’abord aux enfants du Niger car « ils ont encore plus besoin d’aide que les gens d’Athènes ». Mais si les enfants du Niger sont dans une grande pauvreté, le FMI en porte toute sa responsabilité. Il a « aidé » le Niger et les pays africains comme il « aide » aujourd’hui la Grèce. [...]. Ils n’ont pas besoin de la compassion de Christine Lagarde. Ils auraient plutôt besoin que la FMI change de politique et ne soit plus au service de la Finance mais des Êtres humains.

Les propos de Madame Lagarde, aussi odieux soient-ils, ont au moins un mérite, c’est de prévenir les peuples européens de ce qui les attend. [...]

Quant aux in-informés qui dénoncent les « aides » à la Grèce et les « fautes » de son peuple :

Les « aides » ne vont pas à la Grèce. Elles vont [...] au remboursement de ces titres. La Grèce ne perçoit pas un seul euro de cette « aide » qui, à l’initiative de Merkel et Sarkozy va d’ailleurs sur un compte bloqué dont la seule fonction est de rembourser les créanciers de la dette publique grecque. [...]

Si la Grèce décidait de ne plus rembourser les intérêts de sa dette, son déficit primaire serait de l’ordre de 2 ou 3 %. Si elle décidait de ne plus rembourser les titres de sa dette arrivés à échéance, son budget serait excédentaire.

[...]
 
Cette dette est la conséquence de l’éclatement de la bulle immobilière [...], du surarmement inutile (des sous marins achetés à Thyssen Krupp, 1,2 milliard), du coût des jeux Olympiques de 2004, de l’évasion de capitaux de l’oligarchie, des énormes passe-droits fiscaux accordés aux Grecs les plus riches, aux armateurs et à l’Eglise orthodoxe. [...]

L’interview de Christine Lagarde a au moins le mérite de montrer jusqu’où la Finance est capable d’aller pour recouvrer le montant de ses spéculations. [...]

Jean-Jacques Chavigné/ Gérard Filoche

Voir <ici> Article intégral

Par Gérard Filoche

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